Vous êtes un inconditionnel des travaux de rénovation et d’aménagement intérieur ? Vous avez le sens du service ? Vous souhaitez travailler à votre propre compte ? Devenez cuisiniste en statut micro-entrepreneur !
S’installer comme artisan cuisiniste permet d’avoir une bonne rémunération. Cet article vous apportera des éléments d’information quant à la formation nécessaire pour devenir poseur de cuisine, les assurances requises, les démarches d’enregistrement d’activité, ainsi que les qualités pour exceller dans le métier.
Le métier de poseur de cuisine
Tout d’abord, ce métier a plusieurs appellations : cuisiniste, agenceur d’ameublement, monteur de cuisine, ou encore poseur de cuisine. Le cuisiniste est un professionnel de l’artisanat ayant pour métier d’agencer l’espace cuisine d’un appartement ou d’une maison.
Le métier de cuisiniste couvre la construction, la rénovation et l’installation du mobilier de cuisine. Les missions du cuisiniste consistent essentiellement à :
- La prise de commande avec les clients : Le cuisiniste doit comprendre la demande exacte du client.
- L’étude des lieux avant les travaux : le cuisiniste va analyser l’agencement de la pièce et prendre les mesures nécessaires. Il va par la suite esquisser les plans (en 3D) et les présenter aux clients pour validation.
- L’identification des professionnels avec lesquels travailler : Bien qu’il puisse fabriquer lui-même les éléments qui composeront la cuisine, le cuisiniste travaille souvent avec d’autres artisans tels que les fabricants de plans de travail en granit. Il lui faut donc identifier les autres professionnels avec lesquels coordonner son travail.
- Le calcul du coût du projet : le cuisiniste va travailler le devis selon les plans convenus avec le client. Une fois le devis approuvé par le client, le cuisiniste peut lancer le chantier.
- Gérer le chantier : Le cuisiniste va préparer la cuisine avant d’entamer le chantier. Il procède à l’assemblage et au fixage des éléments selon l’ordre établi de montage. Il va encastrer l’électroménager et assurer la bonne installation des appareils (lave-vaisselle, four, micro-ondes etc). Il ajuste la tuyauterie et les installations électriques, si nécessaire.
Il peut ainsi exercer son activité chez ses clients (et donc directement sur le chantier) ou dans son local (si le poseur de cuisine procède aussi à la fabrication des meubles ou des accessoires de cuisine).
Les qualités requises
Il faut tout d’abord aimer les métiers manuels, notamment la menuiserie. Le poseur de cuisine doit avoir de bonnes connaissances en plomberie et en électricité, en plus d’avoir un excellent sens de l’esthétique, pour répondre aux besoins de tous ses clients.
Pour les cuisinistes souhaitant créer leurs propres meubles, il leur faut avoir un sens artistique et maîtriser les outils de dessin sur ordinateur. Le cuisiniste doit faire preuve d’une bonne santé physique, car son métier nécessite qu’il déplace des meubles lourds.
Finalement, le poseur de cuisine doit avoir un bon contact avec le client. Il doit pouvoir écouter les envies de ses clients afin de pouvoir matérialiser leur cuisine de rêve. Le cuisiniste doit savoir dialoguer et démontrer un excellent sens du service.
Les formations
Le métier de cuisiniste fait partie des activités artisanales réglementées. L’activité de poseur de cuisine est technique. Lorsqu’elle est mal réalisée, elle peut causer des dommages et compromettre la solidité du logement du client.
Le cuisiniste peut acquérir les compétences requises grâce à une formation de menuiserie ou d’ébénisterie. Il doit impérativement justifier d’un diplôme ou d’une formation reconnue dans le milieu telles que :
- Un CAP Menuisier fabricant
- Un CAP Menuisier installateur
- Un CAP Ébéniste
- Un CAP Arts du Bois
- Un BTP ou un BTS Développement et réalisation bois
- Un BTP, un BTS ou un Bac Pro Étude et réalisation d’agencement
- Un Bac Pro Technicien de fabrication bois et matériaux associés
- Un Bac Pro Technicien menuisier-agenceur
Comme alternative au diplôme, le cuisiniste doit prouver une expérience professionnelle de minimum trois années consécutives dans un pays au sein de l’Espace Économique Européen (EEE) ou dans l’Union Européenne.
Selon l’article 23 du Code de l’artisanat, une attestation de reconnaissance qualification professionnelle sera donnée par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA). Cependant, la formation diplômante reste recommandée pour pouvoir trouver des chantiers facilement.
Les salaires et les perspectives d’évolution
Le salaire du poseur de cuisine en micro-entreprise varie selon la zone géographique, la qualification, les compétences et l’ancienneté dans le métier.
A Paris, un cuisiniste indépendant peut toucher entre 1 900 euros et 2 600 euros par mois, alors qu’en province, la fourchette de salaire se situe entre 1 700 euros et 2 400 euros mensuels. Le cuisiniste qui travaille à son compte (micro-entrepreneur) peut toucher entre 35 euros et 48 euros de l’heure à Paris et entre 31 euros et 44 euros de l’heure en province.
Le cuisiniste peut éventuellement évoluer vers des carrières de décorateur d’intérieur (après avoir suivi une formation additionnelle) ou encore d’agenceur de salle de bain.
Choisir son statut juridique
Le statut d’auto-entrepreneur présente l’avantage de démarches simplifiées pour la création d’entreprise. Par la suite, le cuisiniste doit constituer son dossier de demande d’immatriculation et l’envoyer à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), qui est le CFE compétent. Le cuisiniste reçoit finalement son numéro SIRET, qui permet d’identifier son entreprise et donne l’autorisation au cuisiniste de se lancer.
Sinon il existe d’autres options pour le statut juridique. S’il décide de se lancer seul, il peut choisir entre créer une entreprise individuelle (EI), une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL), ou une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU).
Les différences entre tous ces statuts résident dans le régime de sécurité sociale et la fiscalité. Une fois le statut juridique choisi, le cuisiniste peut effectuer les formalités de création d’entreprise et demander son immatriculation afin d’obtenir un extrait K-Bis.
Il est important de noter qu’un auto-entrepreneur peut, à la fois, vendre un savoir-faire (la main-d’œuvre) et vendre les matériaux requis pour l’activité. Ce sont donc deux prestations distinctes qui doivent figurer séparément sur les factures émises et lors de la déclaration de chiffre d’affaires (CA).
Cette distinction est primordiale car les plafonds de CA ne sont pas les mêmes : 72 500 euros de CA pour la prestation de service et 176 200 euros de CA pour l’achat et la revente de matériel. Les plafonds ne peuvent pas être cumulés.
Ainsi, lorsqu’on exerce les deux activités, il est possible de facturer 72 500 euros de main d’œuvre mais il faut respecter le seuil total de 176 200 euros. Il est aussi possible au cuisiniste de ne proposer que sa main-d’œuvre. Dans ce cas, c’est au client d’acheter lui-même le matériel, soit lui-même, soit par vos soins à travers les frais de débours.
Les assurances professionnelles à souscrire
Selon le Code des assurances, la profession de poseur de cuisine tombe sous les assurances liées à la construction et à l’installation.
L’assurance décennale
Cette assurance doit obligatoirement être souscrite par tout professionnel de la construction, incluant les poseurs de cuisine, avant de proposer les services. L’assurance décennale sert à couvrir les dommages qui pourraient apparaître après la finition des travaux et qui posent problème à l’étanchéité ou la stabilité des meubles.
Le cuisiniste est donc légalement tenu de présenter une attestation d’assurance responsabilité civile décennale au client avant de commencer le chantier.
L’assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro)
C’est aussi une assurance obligatoire pour tous les professionnels du BTP, de l’habitat et de la construction.
L’assurance RC Pro permet au cuisiniste professionnel d’être couvert pour les dommages matériels ou corporels éventuels causés aux tiers (clients ou fournisseurs, par exemple) par les travaux réalisés.
D’autres assurances facultatives auxquelles le cuisiniste peut souscrire incluent la mutuelle, la prévoyance et la multirisque professionnelle. La mutuelle d’entreprise devient une assurance obligatoire dès lors que le cuisiniste emploie son premier salarié.
L’assurance dommages-ouvrages doit être souscrite par le client avant le commencement des travaux. Elle permet de rembourser ou d’exécuter les réparations couvertes par la garantie décennale.
La réglementation à respecter
Hormis les assurances obligatoires, le cuisiniste doit respecter quelques règles. En effet, le cuisiniste signe un contrat de vente avec son client qui doit obligatoirement préciser :
- Le détail des objets livrés ou emportés (prix et quantités)
- Les matières principales, essences et matériaux composant les objets livrés
- Les dimensions
- Les mots “à monter soi-même” si les meubles sont fournis démontés
- Les mots “style” ou “copie” avant chaque référence à une période, une époque, une école, un siècle, ou une région autre que ceux de la fabrication
Le cuisiniste doit informer les clients de la date de livraison et des délais dans lesquels il s’engage à installer les meubles, avant la signature du contrat. Il faut aussi que le cuisiniste respecte les normes NF en matière de certification de l’électroménager vendu, et il doit garantir les défauts de conformité et les vices cachés.
Débuter son activité professionnelle de cuisiniste
L’auto-entrepreneur cuisiniste doit prospecter pour trouver des clients. Ces clients potentiels peuvent être des professionnels ou des particuliers. Le cuisiniste peut utiliser le bouche-à-oreille, créer son site internet ou répondre aux appels d’offres publics.
Il peut déposer des prospectus, solliciter son réseau professionnel et personnel, demander à la mairie la liste des permis de construire accordés et contacter les maîtres d’ouvrage, s’associer à un autre professionnel (par exemple, un architecte) ou encore s’inscrire à une plateforme de devis pour être contacté par des clients potentiels.
Il est tout aussi important de procéder à une étude de marché avant de lancer son activité, afin de se situer par rapport aux concurrents. Finalement, l’écriture d’un business plan permettra au cuisiniste de définir sa cible, identifier la demande, proposer une offre adaptée, mais aussi établir des objectifs et des prévisions budgétaires.
Continuez votre visite
- Devenir frigoriste en micro-entreprise
- Micro-entreprise : devenir agent commercial immobilier indépendant
- Quelles assurances souscrire pour un micro-entrepreneur dans le secteur du bâtiment ?
- La garantie biennale
- Comment devenir exploitant forestier en micro-entreprise ?
- Comment devenir luthier en micro-entreprise ?
- Comment devenir ramoneur en micro-entreprise ?