L’augmentation constante du coût de l’électricité pousse de plus en plus de foyers à se tourner vers des alternatives plus économiques telles que le chauffage au bois. Cette tendance génère une demande accrue pour les services des ramoneurs, qui, contrairement aux idées reçues, n’ont pas pour seule mission de s’occuper des cheminées.

Devenir ramoneur ne se résume pas seulement à nettoyer des conduits de cheminées. Cela implique l’acquisition de compétences et de diplômes spécifiques, y compris des notions de base pour gérer une entreprise, notamment pour ceux qui souhaitent se lancer en indépendant.

Dans ce contexte, faisons le point sur les bases du métier de ramoneur et ce qu’il faut connaître pour créer sa micro-entreprise de ramonage.

Les missions d’un ramoneur

La mission principale d’un ramoneur est de prévenir tout risque d’incendie ou d’intoxication résultant de l’encrassement d’un conduit de cheminée ou d’un système de chauffage. Pour cela, il réalise un ensemble de missions variées incluant l’entretien des cheminées, des poêles à bois, mais également des installations fonctionnant au fuel ou au gaz.

Il assure par ailleurs le nettoyage des chaudières, incinérateurs, fourneaux, âtres, dispositifs d’évacuation des fumées et gaines de ventilation. Ils sont aussi consultés pour établir des diagnostics, conseiller, installer, et certifier le bon fonctionnement de ces installations.

Le champ d’intervention d’un ramoneur peut de plus s’étendre à des travaux de petite maçonnerie liés à la fabrication de cheminées.

La période de l’année la plus chargée pour un ramoneur est l’automne et l’hiver. C’est à ce moment que les clients, particuliers ou entreprises, souhaitent remettre en marche leur système de chauffage et les sollicitent le plus.

Le salaire d’un ramoneur

Une prestation de ramonage est facturée entre 30€ et 120€ selon le type d’installation, la méthode employée mais aussi la région où il est effectué. Avec ce tarif, un ramoneur débutant employé d’une société gagne environ 1 600€ net par mois.

Ce salaire peut être beaucoup plus élevé et même atteindre les 4 000€ net pour un ramoneur expérimenté, d’autant plus s’il travaille à son propre compte.

Les diplômes à obtenir pour exercer la profession de ramoneur

Le travail du ramoneur vise à garantir la conformité et la sécurité des bâtiments, en éliminant tout risque d’incendie et d’intoxication. C’est donc un métier à haute responsabilité, qui nécessite, en tout état de cause, une formation approfondie.

Pour pouvoir exercer, un ramoneur doit être titulaire de l’un des diplômes suivants : le certificat technique des métiers (CTM) qui est délivré par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat ou d’un Certificat de qualification professionnelle (CQP) qui est spécifique au métier de ramoneur-fumiste et délivré par le Centre d’études et de formation pour le génie climatique et l’équipement techniques du bâtiment (COSTIC).

Bon à savoir, pour ceux qui ne disposent pas du baccalauréat ni d’un diplôme d’études supérieures, la Validation des Acquis d’Expérience (VAE) permet de prétendre à la certification au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) après un an d’activité professionnelle. De même, après trois ans d’activité professionnelle en tant que ramoneur, vous pouvez automatiquement obtenir le titre de Maître ramoneur en en faisant la demande auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.

En ce qui concerne les formations, il y a plusieurs possibilités. L’obtention d’un CAP ou d’un BEP en maçonnerie ou en maintenance est recommandée. Il est également possible d’obtenir un CTM ou un BTM de ramoneur. Grâce à l’organisme COSTIC, il existe une voie de formation accélérée, mais elle est payante et sélective.

Les autres obligations à connaître

En dehors de l’obligation de détenir un diplôme ou une certification, le métier de ramoneur est soumis à diverses autres obligations.

La transparence tarifaire

Le ramoneur doit notamment informer sa clientèle en amont sur ses tarifs horaires et forfaitaires, sur les modalités de comptage des heures de travail et les frais de déplacement. Cela passe par l’obligation d’établir un devis détaillé avant toute prestation de plus de 150€, qui doit être signé par le client avec la mention “lu et approuvé”.

S’il possède un atelier, il est tenu d’afficher ses tarifs à l’endroit où les clients sont reçus, et s’il n’en possède pas, il doit être en mesure d’indiquer, sur son site internet ou sur un document, ses tarifs, les modalités de facturation, les frais de déplacement et le délai de rétractation.

La “note” rédigée

Pour toute prestation de plus de 25€, une note doit être rédigée en deux exemplaires selon un modèle prédéfini.

Elle reprend les informations de la facture et doit être conservée par le client et par le ramoneur pendant deux ans. Elle sert à justifier la prestation en cas de contrôle.

Les assurances obligatoires

Comme tout professionnel du bâtiment, un ramoneur doit être couvert par une assurance responsabilité civile professionnelle et par une assurance garantie décennale.

Les compétences nécessaires pour être ramoneur

En plus des compétences techniques liées au métier de ramoneur et acquises par la formation et l’expérience, un bon ramoneur doit posséder d’autres qualités et compétences. Il doit avoir une condition physique suffisante pour pouvoir assurer ses missions, la plupart exercées en hauteur.

Parce qu’il est en contact avec la clientèle, et parfois même chef d’entreprise, le ramoneur doit posséder de bonnes qualités relationnelles et savoir communiquer. Il doit également faire preuve de sérieux et de rigueur, car, comme nous l’avons vu, ce métier engendre de grandes responsabilités pour la sécurité des personnes.

Pourquoi le statut d’auto-entrepreneur est intéressant pour devenir ramoneur ?

Pour lancer votre activité de ramonage en indépendant, le statut d’auto-entrepreneur peut être une option très intéressante. En effet, ce régime est très simple à créer et à gérer, en quelques clics sur le site du Guichet Unique. Parmi les avantages principaux, vous n’avez aucune cotisation sociale à payer si vous ne générez pas de chiffre d’affaires.

La condition à respecter est de ne pas dépasser 77 000€ de chiffre d’affaires annuel. Si vous dépassez ce montant, il faudra changer de statut.

L’image du ramoneur a bien changé. Il n’est plus seulement celui qui nettoie les conduits de cheminées couverts de suie. Au contraire, c’est un véritable chef d’entreprise dont les missions sont variées et enrichissantes, techniques, au contact de la clientèle, et assurant la sécurité de tous.

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